Le métro parisien pourrait-il bientôt circuler 24h/24 ? C’est en tout cas le souhait d’Emmanuel Grégoire, député et candidat socialiste à la mairie de Paris pour les élections municipales de 2026. L’élu a lancé une pétition pour que le réseau souterrain de la capitale reste ouvert toute la nuit, relançant ainsi un débat récurrent, souvent mis de côté malgré l’intérêt du public et de nombreux élus. Mais cette proposition est loin de faire l’unanimité, tant les obstacles techniques et financiers semblent importants.
Le métro parisien, un service qui s’arrête à 1h du matin
Contrairement à d’autres grandes métropoles comme New York le métro parisien ne fonctionne pas en continu. Les derniers trains s’arrêtent vers 1h du matin, laissant place aux équipes de maintenance qui profitent de la fermeture nocturne pour entretenir et réparer les 226 km de voies.
Certes, des ouvertures ponctuelles existent déjà lors de grands événements comme le Nouvel An, la Fête de la musique ou les Nuits Blanches. Et une expérimentation baptisée « Nuits Festives » avait été menée entre 2019 et 2020, avec six lignes ouvertes toute la nuit une fois par mois. Mais il n’existe pas à ce jour de service régulier au-delà de 1h du matin.
Paris doit vivre jour et nuit.
Je veux un métro qui fonctionne 24h/24, avec un rythme adapté la nuit.
Je veux des vélos en libre-service dans toute la métropole, pour en finir avec la barrière du périphérique.
C’est comme ça qu’on reconnectera Paris, partout et pour toutes et… pic.twitter.com/i289UnzXzJ
— Emmanuel Grégoire (@egregoire) October 17, 2025
Un métro qui ne dort jamais : une idée qui a de quoi plaire
Pour les partisans d’une ouverture continue du métro, cette mesure permettrait de répondre aux besoins des travailleurs aux horaires décalés, comme le personnel hospitalier, les livreurs ou les agents de nettoyage. Elle renforcerait aussi la sécurité des trajets nocturnes en limitant les déplacements à pied isolés.
Un métro 24h/24 réduirait également les coûts pour les usagers, notamment les étudiants et les personnes vivant en banlieue, qui doivent souvent recourir à des VTC ou des taxis pour rentrer chez eux. Enfin, il favoriserait un meilleur accès à la capitale pour tous, y compris les femmes et les travailleurs de nuit.
Un coût et des contraintes logistiques qui freinent le projet
Mais les obstacles à la mise en place d’un tel service restent nombreux. Selon Valérie Pécresse, présidente d’Île-de-France Mobilités, le coût estimé d’une ouverture continue du métro serait d’environ 500 millions d’euros par an. Un montant considérable qui pose la question du financement.
Au-delà de l’aspect financier, les fermetures nocturnes apparaissent aussi indispensables pour l’entretien et les travaux sur le réseau. Le maintien du service 24h/24 nécessiterait des ajustements logistiques majeurs et du personnel supplémentaire, un défi qui semble difficile à relever à court terme.
Un débat qui reste ouvert malgré les incertitudes
Pour l’instant, le projet d’Emmanuel Grégoire reste une proposition de campagne qui devra être débattue et évaluée. La décision finale appartiendra à Île-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports publics dans la région.
Même si la mesure semble populaire auprès des Parisiens, sa faisabilité technique et financière demeure incertaine. Le débat promet d’être animé dans les mois à venir, alors que les élections municipales de 2026 se profilent à l’horizon.